…Ou comment avons-nous vécu l’une des expériences les plus angoissantes et extraordinaires de notre voyage.


Vous êtes en pleine construction de votre road trip et vous vous dîtes que vous intégreriez bien New York dans votre trajet. Ce serait quand même dommage de passer à côté de cet endroit sans y mettre les pieds, non ? Mais vous réfléchissez un instant. Conduire dans Manhattan ? C’est possible ça ?

Lorsqu’on a commencé à chercher des renseignements sur la conduite à New York, on ne trouvait pratiquement aucune information. On s’est même demandé si des Français avaient déjà roulé dans New York un jour. Et puis on est tombé sur quelques forums où certaines personnes comme nous souhaitaient en savoir plus à ce sujet.

Les réponses étaient unanimes : « Si vous le pouvez, évitez à tout prix d’aller à New York en voiture« .

Malgré tous ces avertissements, nous avons quand même choisi de tenter l’expérience, et on a foncé, tête baissée. Et comme ce n’était pas suffisant, on s’est engouffré dans la jungle new-yorkaise le tout premier jour de notre road trip (si vous vous demandez comment on en arrive à faire de tels choix, je me contenterai simplement de vous rappeler que ce blog se nomme « Les glandus voyageurs »).

Mais alors, comment ça se passe la conduite dans Manhattan ? Faisons le point.


Sommaire de l’article :

–> Le récit de notre expérience de conduite à Manhattan
–> Faut-il oui ou non se lancer dans la conduite à New York ?
–> Les alternatives possibles à la voiture quand on visite New York pendant un road trip

Notre expérience

Nos trois premiers jours aux Etats-Unis s’étaient fort bien déroulés (malgré ma malencontreuse initiation à l’accent américain). Nous avions un super Airbnb, la ville de Boston était simple et agréable à visiter et l’effet du décalage horaire commençait à s’estomper.

Mais survint le soir de notre troisième jour aux Etats-Unis, le Mardi 2 avril 2019…

Panneaux qui annoncent le Queens, le Bronx, Broadway et Staten Island.

Rayer New-York du road trip ?

On commençait à réaliser que la première partie détente du voyage était en train de s’achever : non seulement on devait récupérer notre voiture de location le lendemain matin, mais en plus, on s’est rendu compte que nous devions être à New York le soir-même, où nous avions réservé un Airbnb pour trois nuits.

24h avant notre arrivée dans l’une des plus grosses villes du monde, on s’est dit qu’il serait peut-être pas mal de réfléchir à un moyen de se garer sur place. En vrai, on avait déjà posé la question à notre futur hôte de Airbnb, mais il nous avait répondu que les places de stationnement devant son logement étaient temporaires, et qu’il faudrait qu’on change notre véhicule régulièrement d’endroit. Pas bien pratique tout ça. On a donc regardé s’il n’y avait pas d’autres solutions pour se garer dans les environs.

Nos douces illusions se sont effacées peu à peu, au fil de nos recherches. Jusqu’à ce que se révèle à nous l’ultime réalité : il n’existe pas de parking à New York où l’on peut se garer trois jours d’affilée sans dépenser un bras – et encore moins sans rien dépenser du tout. Il est impossible de se garer gratuitement plus de quelques heures, et ce (nous l’apprendrons plus tard) dans toutes les villes des Etats-Unis.

Les parkings payants à Brooklyn affichaient tous un minimum de 150 dollars pour trois nuits, soit presque les trois quarts du prix de notre logement ! Et nous n’avions pas prévu un aussi gros budget parking dans nos dépenses…

Oui, sauf que c’était ça ou pas de New York du tout.

Il fallait regarder avant mes p’tits glandus !

Va pour 150 dollars.

Notre arrivée sur New York

Vue de Brooklyn depuis le Williamsburg Bridge.

Notre dernier réveil à Boston n’a pas du tout été serein. Pour vous aider à mieux comprendre pourquoi, voici un petit condensé de la journée qui nous attendait :

1) Rejoindre l’aéroport de Boston pour aller chercher notre voiture de location.
2) Découvrir la conduite aux Etats-Unis.
3) Nous ravitailler en nourriture.
4) Rouler 3h jusqu’à New York.
5) Rouler dans New York (une bagatelle).
6) Trouver où garer notre voiture.
7) Faire notre check-in au Airbnb.

Vous vous demandez comment deux glandus ont bien pu réussir à faire tout ça ?

Moi aussi.

Le point 1 nous a occasionné quelques frayeurs, comme je vous le raconte ici.

Mais les points 2 à 4 se sont ensuite déroulés sans encombre. Et au bout de quelques heures, les premières tours ont fait leur apparition.

Nous avons bel et bien fini par atterrir dans Manhattan, par la Franklin D. Rossevelt Drive. Aurélien était au volant, et il gérait à merveille !

D’ailleurs, la conduite dans la ville s’est finalement révélée… fluide. Certes, on ne s’est pas engagés au beau milieu de Manhattan ce soir-là, mais on ne s’attendait tout de même pas à ce que ce soit si simple ! Il suffisait simplement de bien se concentrer et de rouler tranquille.

Non seulement la conduite se passait bien, mais en plus, nous avons eu droit à une magnifique découverte de la skyline depuis le pont de Williamsburg. Et je vous garantie que cette vision restera à jamais gravée dans ma mémoire !

Notre ticket de parking à New York.

Le valet

Nous avons fini pas rejoindre notre parking, sur Myrtle Avenue. On commençait à chercher une place lorsqu’un mec s’est pointé devant nous et nous a interpellé. J’ai baissé ma vitre pour lui parler et j’ai compris qu’il s’agissait du valet qui tenait le parking. Il nous a expliqué que c’était à lui de garer notre véhicule.

Nous lui avons alors demandé s’il était possible de laisser notre voiture ici pour trois jours. Il a ouvert grand les yeux et s’est exclamé, dans un fort accent afro-américain : « Three Days ??!! ».

Décontenancé, il nous a informé qu’il allait devoir passer un coup de fil à sa direction pour savoir si c’était faisable. Nous l’avons regardé téléphoner avec anxiété : nous n’avions vraiment pas envie de nous amuser à chercher un autre parking.

Au bout d’un moment, toujours au téléphone, il nous a indiqué que c’était OK. Soulagés, on lui a tendu notre carte de crédit. Evidemment, celle-ci ne fonctionnait pas.

Ni une, ni deux, Aurélien a fouillé dans son sac pour en ressortir la somme en liquide. Notre valet, qui tentait de régler la situation avec sa direction au bout du fil, s’est alors exclamé, d’une façon extraordinairement cinématographique : « Oh ! He pay cash !!« .

Cette déclaration a résonné comme un gros « Bienvenue à New York » dans notre coeur.

Notre départ de la ville

Le pont de Manhattan, vu depuis notre voiture, au bout d'une rue.

Deux jours plus tard, nous avons récupéré notre voiture sans problème. Et Aurélien, qui avait pris la confiance, nous a embarqué en plein cœur de Manhattan, juste pour le kiffe. C’est comme ça qu’on a pu contempler une dernière vue de la skyline, s’arrêter un moment en bas du pont de Manhattan et traverser le Brooklyn Bridge en compagnie des conducteurs New-Yorkais.

Conclusion :

Notre virée dans la Grosse Pomme n’a donc pas été simple, mais on s’en est finalement bien sortis.

Si vous aussi vous comptez vous lancer dans l’aventure new-yorkaise en voiture, voici quelques conseils.

Faut-il conduire à New York ?

Un panneau qui annonce les directions de Manhattan et de Brooklyn.

OUI…

Conduire à New York est tout à fait possible.

Personnellement, nous ne regrettons absolument pas de l’avoir fait.

Au début on a quand même songé à rayer New York de notre road trip pour éviter d’avoir à nous y rendre en voiture. Et ce, encore un jour avant de nous y rendre.

On s’est quand même lancés et grand bien nous en a fait : découvrir New York en voiture a aussi été l’une de mes plus belles expériences de voyage. Et si c’était à refaire, on n’hésiterait pas une seconde !

C’est pourquoi je ne saurais que trop vous conseiller de vous lancer.

Cependant, je ne suis pas sûre que la conduite dans Manhattan soit faite pour tout le monde. Et par ailleurs, on ne se rend pas à New York comme on va à la plage. Il y a tout de même deux ou trois facteurs à prendre en compte avant de se jeter tête baissée dans l’aventure.

Aurélien au volant de la Ford Escape.

…MAIS

Vous devez avoir confiance en votre capacité à garder votre calme au volant.

Conduire dans Manhattan et Brooklyn n’est en soi pas très compliqué. Nous venions de récupérer notre SUV le jour même et pourtant, Aurélien s’en est très bien tiré.

En fait, je modifierais un peu ce que j’ai dit plus haut : n’importe qui peut rouler dans New York, à condition de garder son calme (car oui, c’est assez impressionnant tout de même) et d’avoir confiance en soi.

Si vous paniquez dès le début, vous risquez de faire des erreurs et votre expérience va vite tourner au cauchemar.

En réalité, il suffit simplement de suivre les directions données par votre GPS et de prendre exemple sur les autres véhicules. La plupart des Américains ont une conduite fluide et ne sont pas agressifs au volant (je dis bien la plupart).

Attention, cela reste une ville : il y a beaucoup de travaux dans Manhattan et un nombre incalculable de voies et d’intersections. Votre GPS risque donc de s’embrouiller à de nombreuses reprises. Et c’est là qu’il va falloir absolument garder son sang-froid.

Ne vous attendez donc pas non plus à ce que ce soit facile. Mais si vous êtes habitués à rouler dans les villes françaises, dites-vous que ce ne sera pas plus compliqué ! En fait, nous avons trouvé la conduite cent fois plus agréable et détendue qu’à Paris.

Evitez de conduire dans New York si vous n’avez jamais conduit aux Etats-Unis auparavant

Bien qu’on s’habitue extrêmement vite à la conduite américaine, vous aurez forcément un petit temps d’adaptation : il vous faudra bien repérer tous les panneaux, analyser le comportement des autres conducteurs, comprendre les petites spécificités du code de la route américain. Ce sera tout nouveau pour vous et ça vous demandera beaucoup de concentration !

Donc si vous pouviez éviter de choisir Manhattan comme terrain d’entraînement…

Dans notre cas, nous avions certes récupérer notre Ford Escape le jour même, mais nous avions eu trois heures de route entre Boston et New York pour la prendre en main et nous exercer à la conduite américaine.

Les parkings à étages à New York.

Vous devez être sûrs de pouvoir vous garer.

Ce serait tellement plus simple s’il n’y avait pas ce petit détail à gérer. Notez bien que vous ne pourrez jamais trouver de stationnement gratuit, et que les parkings payants sont hors de prix.

N’essayez surtout pas de laisser votre véhicule dans un endroit normalement interdit, même si vous ne partez que quelques minutes. La police patrouille régulièrement et se montre intransigeante quant aux règles de stationnements. Vous risquez donc fort probablement une prune, ou pire : de voir votre véhicule se faire embarquer par une remorqueuse. Si vous décidez de le faire quand même, assurez-vous qu’une personne reste dans la voiture.

–> Si votre logement propose une place de parking incluse dans votre réservation, vous pouvez y aller tranquillement.

–> Sinon, prévoyez un budget parking conséquent. Vous pouvez avoir un aperçu des prix sur ce site.

–> Si vous avez envie de tenter l’expérience du road trip, je vous renvoie à cet article : Louer une voiture et conduire aux Etats-Unis

Quelle alternative à la voiture ?

Le quartier juif, à South Williamsburg.

Vous démarrez votre road trip par New York

Si vous commencez votre road trip par New York, vous n’aurez malheureusement pas le choix. Mais vous pouvez aussi choisir de louer votre voiture à la fin de votre séjour dans la ville, et d’aller la récupérer à l’aéroport de Newark, dans le New Jersey, à une vingtaine de kilomètres de Manhattan. Il existe des navettes partagées (« shuttle » en anglais) qui effectue le trajet entre les deux destinations. Vous pouvez regarder sur ce site.

Vous venez de Boston

Si vous partez comme nous de Boston pour vous rendre à New York, mais que vous êtes terrifiés à l’idée de conduire dans Manhattan, pas de panique : il existe des solutions alternatives.

Laisser sa voiture à l’aéroport

Récemment, j’ai entendu parler d’un service qui pourrait se révéler bien pratique et surtout, économique ! Il s’agit d’une compagnie qui vous propose de réserver un emplacement de parking à l’aéroport durant le temps de votre séjour et ce, pour un prix loin d’être exorbitant (à partir d’une trentaine de dollar pour trois jours). Je n’ai jamais essayé donc je ne sais pas ce que ça vaut. Si vous avez déjà testé de votre côté, je suis preneuse d’avis et de conseils sur la question !

–> Voir le site de la compagnie

Prendre un train ou un bus

Dans le cas où vous ne souhaitez pas louer de véhicule entre Boston et New York, deux possibilités s’offrent à vous :

1) Une ligne ferroviaire relie Boston à New York, en quatre heures. Il faudra compter en moyenne une cinquantaine de dollars pour le trajet, mais les prix fluctuent en fonction de la période à laquelle vous réservez. Vous pouvez prendre votre billet sur Amtrak.

2) Vous pouvez aussi opter pour le bus. Là aussi, les prix varient. En général, vous en aurez pour une trentaine de dollars. La compagnie Greyhound est bien réputée.

Vous venez d’une autre destination

Si vous venez d’une autre destination que Boston (de Floride, de Charleston ou d’une autre ville de la Nouvelle-Angleterre par exemple), vous trouverez également des bus ou des trains. Cependant, ils ne seront probablement pas directs, et vous aurez certainement un ou plusieurs changements à effectuer.

Vous organisez un voyage à New York ? J’ai écrit un article pour vous aider à préparer votre séjour :   –> Première fois à New York : le guide complet

Et pour vous inspirer, vous pouvez également lire mon carnet de voyage :
–> New-York, l’immersion multidimensionnelle

Et voici que s’achève cet article sur la conduite à New York ! J’espère que cela aura pu vous aider et vous inspirer ! Si vous avez d’autres questions à ce sujet, n’hésitez pas à me les poser en commentaires.

Je vous laisse avec un petit aperçu, en images, de notre traversée de New York en voiture :
(Pour une meilleure qualité d’images, vous pouvez modifier la définition dans l’onglet « paramètres » en bas à droite de la vidéo)

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