…Ou comment traverser l’écran de cinéma.



Les tours de New York pointent à l'horizon.

Le matin du jeudi 4 avril 2019, nous avons fait notre sac et sommes partis découvrir la ville qui ne dort jamais.

Deux jours très intenses, extrêmement riches en émotions et juste inoubliables.

Dès notre arrivée, nous savions que nous n’aurions en réalité qu’un seul jour pour profiter de New York. Les prévisions de la météo avaient été catégoriques : il allait pleuvoir toute la journée du vendredi. Nous avons donc essayé d’organiser notre première journée au mieux, afin de voir le maximum de choses possible en ce court laps de temps.

Et c’est comme ça qu’on s’est retrouvés à marcher 26 kilomètres dans Manhattan (un conseil, ne tentez pas de reproduire cela).

Quand on s’est réveillés le matin du vendredi, les séquelles de la veille se sont fait ressentir. Tout mon corps m’implorait de rester coucher, la moindre parcelle de mes jambes s’indignait à chaque mouvement. Mais l’envie d’en voir plus, malgré la pluie, a été plus forte que tout. J’ai donc traîné ce qui me restait de muscles hors de notre Airbnb, pour suivre une dernière fois – tant bien que mal – le rythme de la vie new yorkaise.

Et finalement, la ville, qui s’est soudain peuplée de milliers de parapluies sous les nuages gris, nous a dévoilé encore une autre de ses facettes.

Peu importe que vous vous y rendiez de jour ou de nuit, en hiver ou en plein été, par beau ou mauvais temps, New York aura toujours de quoi vous étonner.

Pourquoi ?

En voici, selon moi, les trois principales raisons :

1- La ville est fondée sur un tas de paradoxes

New York est gigantesque, dans tous les sens du terme : en surface, en hauteur, en densité… Il est difficile de ne pas se laisser complètement happer par elle.

Lorsqu’on a débarqué aux marges de Manhattan à bord de notre fière Massachusetts car, j’ai tout de suite éprouvé un amour inconditionnel pour cette ville, alors même que je n’y avais pas encore posé un pied. Notre petite Ford Escape n’était pourtant qu’une petite fourmi parmi les autres, mais rien qu’à voir la ligne d’horizon dessinée par l’agglomérat de tours, j’ai eu l’impression d’être la reine du monde.

C’est un peu ça la magie de New York : elle est entièrement construite sur des paradoxes.

Elle vous fait à la fois sentir lilliputien et herculéen. Elle nous paraît inatteignable ; pourtant, elle est la preuve même que rien est impossible. Et son apparente destructuration ne fait que l’harmoniser davantage.

L’hétérogénéité de ses architectures multiples, de ses rues pourtant rectilignes, de ses quartiers, de sa population, génère un assemblage complexe, insaisissable. Et cependant, tout cohabite à merveille.

J’ai véritablement été fascinée par sa beauté, son ambiguïté et sa capacité à nous faire ressentir des émotions indicibles. Cette ville m’a habitée pendant longtemps, bien après notre passage furtif en avril 2019. Et encore aujourd’hui, j’en garde un souvenir puissant et ému.

2- L’ambiance cinématographique

Brooklyn Bridge, World Trade Center, Empire State Building, Times Square, Manhattan… Ces mots propre qui font rêver, qu’on entend partout, qu’on voit sur nos écrans et qui nous paraissent n’être que de lointaines illusions façonnées par l’art Hollywoodien, sont soudainement apparus au-dessus, devant ou sous nos yeux minuscules, écarquillés sous l’effet de ces visions grandioses et pourtant familières.

Taxi jaune à une intersection, vu depuis notre voiture.

Nous qui sommes passionnés de cinéma, nous avons découvert ce jour-là que tout ceci n’était pas qu’une pure invention derrière l’écran. Durant tout mon séjour, je me suis un peu sentie comme Harry qui découvre que le monde de la sorcellerie existe. Comme si toute ma vie on m’avait raconté la légende de New York, de ses taxis jaunes, ses bouches d’égouts qui fument et ses gratte-ciels par milliers, mais que je n’y avais jamais vraiment cru. Ouais, tout ça c’est ce que les films veulent bien nous faire croire, hein ? Allez, on est bien d’accord : ça n’existe pas ?

Whaou, la claque. Et je n’ai même pas eu Hagrid pour m’annoncer la révélation (« Tu es à New York Stacy »).

Heureusement que j’ai fini par sortir de la Nièvre tout de même.

Bref, si comme moi vous aimez le cinéma, New York sera pour vous ce que Disneyland est à un gosse : à chaque nouveau lieu, vous aurez l’impression de rêver et votre cœur vous fera un feu d’artifice à l’intérieur.

3- la mixité sociale

Le brassage de cultures est assez prégnant à New York, même si justement ce n’est pas si mélangé que ça puisque chaque communauté se retrouve dans des quartiers distincts les uns des autres : le quartier juif à Williamsburg, Chinatown, Little Italy, Little Ireland, Little Senegal, etc… Le simple fait de parler de « communauté » est d’ailleurs assez révélateur.

Mais on s’aperçoit, quand on se rend sur place, que tous ces quartiers commencent peu à peu à se confondre. Peut-être même n’existeront-ils plus d’ici quelques années ?

Quoi qu’il en soit, New York est certainement la ville la plus cosmopolite qu’on ait visitée durant notre voyage aux Etats-Unis. Il n’est pas rare de croiser là-bas des personnes sachant parler deux ou trois langues différentes, si ce n’est plus encore. Nous avons d’ailleurs rencontré plusieurs Américains qui reconnaissaient notre accent et qui en ont profité pour exercer leur français.


Trois points négatifs sont tout de même venus entacher un peu notre visite :

Les côtés négatifs de notre séjour à New York

Le coût du séjour

La raison pour laquelle nous ne sommes pas restés très longtemps à New York est très simple : c’est inabordable. Ce n’est pas comme à Boston où vous payez cher le logement mais où vous pouvez faire des économies sur les transports et les activités. Si vous allez à New York, ce n’est pas uniquement pour en traverser les rues (même si en soit, c’est déjà une attraction à part entière).

Surtout si c’est votre première fois dans la Grosse Pomme, vous aurez probablement envie de monter en haut des tours, de visiter des musées ou encore d’aller voir la statue de la liberté d’un peu plus près. Tout cela a un coût, et pas des moindres. Sans parler des moyens de transport : métro, taxi, parkings… Et croyez-moi, à New York, il n’est pas possible d’en faire l’impasse.

Le métro

Alors oui, nous sommes des glandus. Mais tout de même : le métro new-yorkais ! Si jamais vous avez eu l’occasion de le prendre et que vous avez trouvé ça super simple, par pitié, expliquez-moi.

Pourtant, je m’étais renseignée le plus possible sur son fonctionnement : j’avais lu des dizaines d’articles différents sur le sujet. Mais rien à faire. Une fois sur place, on a bien dû perdre deux heures de notre séjour à chercher notre direction dans les souterrains de New York.

Des stations qui portent le nom des rues (à New York vous ne trouvez pas de « Avenue Emile Zola » ou de « Cour Saint-Emilion » mais plutôt des « 207th Street » ou « 14th Street »), des arrêts qui ne sont pas toujours desservis selon le type de métro que l’on prend sur la ligne, des directions qui ne sont pas clairement indiquées… En gros, le cauchemar absolu pour quelqu’un qui n’a déjà pas le sens de l’orientation.

Brooklyn

Nous sommes loin d’avoir visité tout Brooklyn, mais nous sommes passés par un certain nombres d’endroits un peu craignos où on n’avait pas du tout envie de s’attarder.

Ça a commencé non loin du quartier où on logeait : Bedford-Stuyvesant. Notre rue était nickel et notre chambre de Airbnb aussi, rien à redire de ce côté là. Toutefois, lorsque nous sommes sortis acheter à manger une ou deux rues plus loin, nous avons vite rebroussé chemin car on ne se sentait pas forcément en sécurité.

De même le dernier jour, nous avons traversé le quartier à pieds pour rejoindre notre parking sur Myrtle Avenue, et ça ne nous a pas laissé un souvenir très réconfortant : des rues insalubres et désertes, semblant appartenir à une vieille banlieue abandonnée.

Même si là aussi on avait l’impression de se retrouver dans un film américain, on était plus dans l’ambiance « The Wire » que dans celle de « Coup de foudre à Manhattan ». On a même croisé une baignoire abandonnée le long du trottoir. Elle semblait être là depuis des décennies.

Je ne suis pas du tout en train de vous dire de rayer Brooklyn de la liste des choses à voir à New York. Il y a quelques coins incontournables à ne pas manquer comme les multiples points de vue sur Manhattan ou sur les ponts. Vous avez Coney Island, le Brooklyn Botanic Garden… Sans oublier le quartier de Williamsburg, apparemment très sympa.

Néanmoins, je pense qu’il faut éviter de traîner du côté de certains quartiers le soir. Si vous logez à Brooklyn, choisissez bien votre emplacement et préférez prendre le taxi ou le métro pour vous déplacer. Car d’une rue à l’autre, vous pouvez basculer radicalement dans une réalité très différente.

Conclusion sur New-York :

Malgré ces quelques points un peu moins cool, notre passage à New York a été l’un des plus beaux moments de notre voyage de trois mois aux Etats-Unis. Et chaque fois que je repense à cet endroit, mon cœur s’épaissit dans ma poitrine.

J’éprouve pour cette ville un attrait irrésistible. Son décor, qu’on penserait humainement impossible nous pousse à une curiosité insatiable.

C’est donc avec une certitude absolue que je m’y rendrai à nouveau, dans un avenir plus ou moins proche !

Si vous aussi avez visité New York, qu’en avez-vous pensé ? Faites-moi part de vos impressions en commentaire : je prendrai beaucoup de plaisir à vous lire et à vous répondre !!

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