…Ou comment (presque) parler l’anglais au Dunkin Donuts.
Premier jour aux Etats-Unis, le décalage horaire est présent : il est 4h du matin lorsque nous nous réveillons. Trop excités pour nous rendormir, nous avalons un petit-déjeuner rapide et nous préparons à sortir.
Première journée de visite : on n’a pas le temps !
Après une petite balade dans notre joli quartier de Coolidge Corner à Brookline, nous prenons la direction du centre-ville de Boston à pieds : il est tôt, il fait un temps superbe, et nous n’avons pas envie de nous enfermer dans le métro pour cette première journée de découverte.
Comme on vient de débarquer sur le sol américain, nous sommes épatés par tout ce qui nous entoure : les gros pick-up, les sirènes de pompier, les bouches d’égout qui fument, les bus scolaires… Tous ces petits détails que nous connaissions déjà sans jamais les avoir vu en vrai.
Sur le chemin, nous passons devant la célèbre chaîne de café “Dunkin Donuts”. Toujours dans cet élan de découverte, nous ne résistons pas à l’envie d’essayer.
C’est la première fois qu’on entre dans un commerce américain et je suis un peu stressée : je n’ai pas la moindre idée de comment ça fonctionne et je ne suis pas du tout sûre de mon anglais.
Découverte du coffee shop américain
Une fois à l’intérieur, mes pires craintes se confirment. On se retrouve nez à nez avec une liste interminable et incompréhensible de sortes différentes de cafés. Je ne pige que dalle ; je commence à paniquer.
Je dis à Aurélien de bien rester en arrière et de ne pas s’avancer dans la file d’attente pour éviter qu’on se fasse remarquer, le temps que j’essaie de déchiffrer tant bien que mal le menu. On laisse même passer devant nous un gentil monsieur, qui lui, ne regarde même pas la pancarte et fonce tout droit passer sa commande au comptoir.
En 30 secondes, il n’y a plus personne dans la file. La serveuse commence de nous regarder, l’air impatient. Affolés, on choisi précipitamment un café au hasard, et je me lance.
Initiation à l’accent chewing-gum
La fille au comptoir, je ne la sens pas : froide, blasée et complètement dépitée de faire son job, elle me regarde comme si je lui gâchais littéralement sa journée entière. Je lui énonce clairement notre commande, en prenant soin de bien lire le nom à rallonge de nos boissons sur la pancarte.
Et c’est là que mon premier challenge en anglais démarre. La serveuse me répond par une pluie d’interrogations qui fusent comme des éclairs : “Sucré ou pas sucré ?”, “Moyenne taille ou grande taille ?”, “Sur place ou à emporter ?”. Je m’en sors plutôt bien et commence à être fière de moi.
Jusqu’au moment de l’ultime question.
Plutôt qu’une question d’ailleurs, il s’agit plutôt d’une sorte de bouillie de mots incompréhensibles : “d’youwantholemilorsolemil ?”. Je la regarde, perplexe. Je me tourne vers Aurélien, en espérant qu’il puisse m’apporter un peu d’aide, mais son regard hébété me rappelle aussitôt que c’est moi qui suis censée gérer l’anglais ici.
L’anglais ça passe, mais l’accent chewing-gum… un peu moins.
Aucune pitié
Je lui demande donc gentiment si elle peut répéter. Elle s’exécute, de mauvaise grâce, et répète : “d’youwantholemilorsolemil ?”. La bouche ouverte, j’essaie de répondre, mais plus rien ne sort. Mon coeur se met à battre de plus en plus vite et je commence à perdre mes moyens.
Voyant que je ne comprends toujours pas, mais sans aucunement tenir compte de mon malaise, la serveuse balance son poids sur son autre pied, pour bien marquer son impatience. Puis elle répète une troisième fois sa question, exactement dans le même jargon, et plus vite encore.
Paniquée, rouge tomate et voyant la file d’attente derrière nous s’allonger, je réponds “heu… the first one”. Elle tape frénétiquement sur son appareil et passe à la personne suivante sans plus aucune considération à notre égard.
La révélation
Bien plus tard, nous avons compris qu’elle nous demandait si nous voulions du lait entier ou du lait de soja : “Do you want whole milk or soy milk ?”. Une question apparemment essentielle dans les coffee shop américain.
Beaucoup trop de détails pour un simple café, si vous voulez mon avis.
Et vous ? Etes-vous déjà entrés dans un coffee shop aux Etats-Unis ? Avez-vous déjà vécu une expérience similaire ou maitrisez-vous l’accent américain comme un chef ? 😎