…Ou comment combattre les idées reçues sur les petits cachets d’aspirine que nous sommes.


« Oh la la mais tu es blanche comme un cachet d’aspirine ma parole !! » « Tu devrais sortir plus souvent parce que là c’est la cata : ma pauvre, tu es pâle comme un c** ! »

Eh oui, l’époque où les peaux claires étaient poétiquement décrites « blanches comme la neige » est bel et bien révolue. Aujourd’hui, il est devenu difficile de ne pas complexer de sa peau trop blanche, le bronzage étant devenu un critère de beauté depuis les années 80. Et si vous faites partie de la team peau pâle, les gens ne vont pas manquer de vous rappeler ce « manque de couleur », parfois de manière exagérée, comme si c’était anormal.

Triste réalité : si tu es trop foncée ça ne va pas, et si tu es trop claire, ça ne va pas non plus.

Personnellement, expliquer aux gens que je ne peux pas bronzer comme tout le monde est un combat que j’ai maintenant abandonné. À chaque fois que j’ai tenté de le démontrer, je passais pour une acharnée qui voulait juste se trouver une excuse pour expliquer le fait qu’elle n’était pas assez sortie et qu’elle n’avait pas voulu « prendre le soleil ».

Avec le temps, j’apprends à accepter ma peau pâle et à me défaire de ce complexe.

Comme tout le monde me faisait des remarques exacerbées, voire même choquées sur la blancheur de ma peau, j’ai intégré pendant longtemps l’idée que c’était de ma faute si je ne bronzais pas. Or, j’ai fini par comprendre beaucoup plus tard (et moult tentatives de foncer mon épiderme), que je ne pouvais pas y faire grand-chose.

Partir en vacances au soleil, c’est un peu le moment de vérité : vais-je enfin pouvoir bronzer ? Ou bien vais-je pouvoir enfin prouver à tout le monde que ce n’est pas de mon fait si je reste pâle toute l’année ?


Les sujets que je vais aborder dans cet article :

  • Mes 4 mises au point sur les peaux très claires
  • Essayer de bronzer ou tout faire pour se protéger : quelle attitude adopter en voyage ?
  • Mes conseils pour se protéger des UV quand on part en voyage au soleil
  • Est-il vraiment possible de bronzer en voyage quand on a la peau très claire ?

Vis ma vie de peau pâle

Donc, avant de parler de comment gérer sa peau claire en voyage, quelques mises au point s’imposent.

Blanc sur fond blanc

1 – Il existe des peaux naturellement pâles, comme il existe des peaux naturellement foncées.

Et oui ! C’est un phénomène naturel les gars ! Si pour certains, notre peau est si claire, c’est parce qu’elle produit un faible taux de mélanine, ce pigment naturel qui est à l’origine de la coloration de la peau, mais aussi de celle des cheveux, des yeux et des poils. Les personnes ayant une couleur de peau marron ou noire, sont donc celles qui en produisent le plus et les personnes de peau blanche, celles qui en produisent le moins.

Conclusion : nous ne sommes pas tous égaux en mélanine à la naissance. Logique non ? Sinon, nous aurions tous la même couleur de peau. Ceci m’amène donc à deux déclarations concernant les peaux pâles :

  • Nous ne sommes pas malades.
  • Et gros scoop : pour la grande majorité d’entre nous, nous sortons de chez nous.

2. Les peaux blanches sont fragiles.

J’ai souvent entendu des gens m’expliquer que pour bronzer, il fallait que j’attrape des coups de soleil. « Rooh ce n’est rien un petit coup de soleil ! Demain il aura déjà disparu et tu seras bronzée à la place ».

Alors déjà, merci mais le cancer de la peau ça ne me fait pas rêver, et ensuite non, les coups de soleil ne permettent pas de bronzer !! Tout ce qu’il vont laisser derrière eux, c’est une vague tâche foncée qui va disparaître au bout de quelques jours.

Les personnes ayant la peau plus foncée prennent parfois de petits coups de soleil, mais rarement de vraies inflammations. Et pour cause, leur taux de mélanine plus élevé les protège plus efficacement du soleil.

La mélanine représente en effet notre seule protection naturelle contre les rayons. Etant donné que les personnes ayant la peau claire en ont très peu, les UV vont pouvoir pénétrer et attaquer plus profondément les cellules de l’épiderme.

–> Donc au lieu d’avoir une légère rougeur, on va se retrouver avec une inflammation de la peau en seulement quelques minutes. Et si l’exposition au soleil se prolonge, l’inflammation peut être aussi sévère qu’une brûlure au second, voire troisième degré.

Ce qui explique pourquoi les gens à la peau mate commencent déjà à bronzer en 1h d’exposition sans protection, pendant que moi, avec ma peau de bonhomme de neige, je devrais filer aux urgences si je m’amusais à faire de même.

3. La crème solaire n’est pas juste une option

Les UV, qu’ils soient naturels ou pas, sont mauvais pour la peau et peuvent provoquer des cancers ou un vieillissement cutané prématuré. D’ailleurs, ce n’est pas parce qu’on n’attrape pas de coups de soleil qu’on n’est immunisé contre les maladies de la peau, loin de là !

Donc, peu importe que vous ayez la peau claire ou foncé, il faut toujours mettre de la crème solaire (à différents indices en fonction de votre épiderme). Contrairement aux idées reçues, celle-ci n’empêche pas de bronzer ; elle protège simplement la peau contre les mauvais rayons du soleil.

4. Apprenez à accepter votre peau telle qu’elle est.

Il est tout à fait inutile de s’acharner à vouloir bronzer. Car de 1 :

  • il y a de fortes chances que ça se termine en rôtissage,
  • 2 : vous allez désespérément tenter d’obtenir un résultat que vous n’atteindrez jamais naturellement et du coup…
  • 3 : vous allez vous tourner vers des solutions qui vous conduiront à abîmer votre peau.

Les peaux très claires et claires ne bronzent pas, ou quasiment pas. Certes, c’est injuste, mais c’est un fait, et il faut l’accepter. Mieux vaut se protéger du soleil et garder une jolie peau le plus longtemps possible, plutôt que de chercher à s’exposer coûte que coûte ou à se tourner vers des techniques comme le bronzage artificiel, qui abîment tout autant votre peau qu’un coup de soleil.

–> Retenez ceci : moins vous chercherez à bronzer, et plus votre peau sera belle. Personnellement, cette phrase m’aide vraiment à décomplexer et à mieux prendre soin de moi l’été ! [Ce qui ne veut pas dire que les personnes à la couleur de peau foncée sont moches. Toute peau est belle à partir du moment où on en prend soin et où on ne cherche pas à la rendre plus claire ou plus foncée.]

Bon, maintenant que nous avons mis les choses au clair (et c’est le cas de le dire), passons maintenant au coeur du sujet qui était donc :

Voyager quand on a la peau claire : bronzage ? rôtissage ?

Lorsqu’on voyage dans une destination ensoleillée en ayant la peau très claire, il y a généralement trois réactions possibles :

  • 1 : « Chouette ! Je vais enfin peut-être pouvoir bronzer ! »
  • 2 : « Oh la la mais comment je vais faire pour ne pas cramer ?? »
  • 3 : « Vous allez à la plage ? Sans moi… Je ne veux pas finir rouge écrevisse ! ».

1) Bronzer ?

J’ai été dans trois déserts et j’ai passé trois mois dehors dont la moitié sous le soleil et pourtant, au retour de mon séjour aux Etats-Unis, j’étais simplement passée de très pâle… à pâle.

La seule fois où j’ai vraiment bronzé de manière significative, c’est quand j’ai été faire une semaine de woofing en pleine canicule au mois d’août. Et encore, je dirais que j’ai plutôt réussi à atteindre une couleur tout juste « normale » selon les critères de beauté définis par la civilisation occidentale.

Donc honnêtement, si vous êtes blanc ou blanche comme un linge et comptez sur le voyage pour bronzer, désolée de vous décevoir mais ce n’est pas gagné !

Et il y a vraiment plus urgent : se protéger.

2) Cramer ?

Lorsqu’on part en voyage, on passe beaucoup de temps à l’extérieur, que ce soit à la plage, en montagne, en randonnée ou en simple balade citadine. Bref, l’exposition aux rayons du soleil sera bien plus importante que dans votre vie quotidienne (sauf si vous faites un job qui s’exerce principalement en extérieur). Et votre peau, qui n’est pas habituée à recevoir autant d’UV, va littéralement cramer, surtout au début !

De plus, on fait souvent l’erreur de penser que s’il n’y a pas de soleil, nul besoin de mettre de la crème solaire. Or, ce n’est pas réellement le soleil qui est à l’origine de notre bronzage ou de nos inflammations, mais les UV produits par la lumière naturelle. Et certains nuages les laissent très bien passer ! Du coup, on ne se protège pas et on s’étonne après de ressembler à une écrevisse.

Il en va de même si vous partez à la montagne : en se réfléchissant sur la neige, les UV sont encore plus redoutables et décuplent prodigieusement vos chances de rôtir, même alors qu’il fait froid et que le soleil est aux abonnés absent.

Comme il est franchement dommage de passer de blanche craie à rouge carmin dès les premiers jours de vacance ou de voyage, mieux vaut donc se protéger un maximum, et laisser le temps à sa peau de s’habituer progressivement au soleil et aux UV.

3) Se priver de soleil ?

Certaines personnes, conscientes de leur aptitude à attraper des coups de soleil, vont avoir tendance à se restreindre dans leur sorties ou à se refuser des destinations ensoleillées.

Si c’est votre cas, sachez que le soleil n’est pas votre pire ennemi ! Apprenez simplement à vivre avec en vous protégeant, même si pour cela vous devez passer une demi-heure à vous badigeonner de crème pendant que tout le monde vous attend. C’est chiant, oui, mais mieux que de ne pas profiter du tout non ?

Comment se protéger des UV en voyage ?
Les conseils d’une glandue rougeoyante au soleil.

Mon expérience aux Etats-Unis

Comme vous pouvez le constater, le premier mois de notre voyage aux Etats-Unis, j’étais tellement blanche que j’aurais pu servir de diffuseur de lumière.

Et malgré tout, je n’ai finalement attrapé que deux coups de soleil en trois mois (un exploit vu qu’on sortait tous les jours et qu’il me faut à peu près un quart d’heure top chrono pour commencer à cramer).

La première cuisson s’est déroulée à White Sands Dune, un désert de sable banc où ma peau se fondait littéralement dans le décor. Ne me demandez pas pourquoi, mais cette fois-là… j’ai légèrement oublié de mettre de la crème solaire.

Evidemment, il a fallu que ce soit précisément ce jour, dans un désert où il faisait 35°. Et croyez-moi : le sable blanc réfléchit aussi bien les UV que la neige…

Bref, je suis ressortie de cet endroit aussi rouge que les camions de pompiers américains.

La deuxième fois, c’était à Los Angeles, sous un temps parfaitement nuageux. Comme il faisait à peine 20 degrés et qu’il y avait du vent, j’avais prévu des manches longues et un pantalon. Mon corps était donc protégé.

En revanche, mon visage lui, a pris une jolie teinte Gérard Depardieu…

Le reste du voyage – même en short, en plein désert de la Death Valley – j’ai réussi à préserver ma petite peau pâle. Voici mes conseils pour vous aider à en faire de même :

À emporter dans sa valise

–> L’outil indispensable n°1 : la crème solaire. D’ailleurs, la crème devrait figurer dans les valises de tous les types de peau, que vous alliez dans le désert, à la plage, en ville ou en montagne. Indice 50 pour les peaux claires, et indice 30 pour les peaux plus foncées.

Je vous conseille celle-ci, qui fonctionne très bien pour moi.

–> Deuxième outil indispensable en voyage : le couvre-chef. Chapeau ou casquette, peu importe. L’essentiel, c’est que votre tête soit couverte, surtout s’il fait chaud. Cela vous préviendra des insolations et protégera en partie votre visage des rayons.

–> Troisième accessoire à emporter avec soit : les lunettes de soleil. Et oui, il n’y a pas que la peau qui est impactée par les UV. Il est super important de protéger également ses yeux de la lumière du soleil. Surtout si vous vous trouvez dans un endroit qui réfléchit particulièrement bien les rayons (à la plage, dans le désert, à la montagne).

Choisissez bien vos lunettes : ne prenez pas de paires ayant un indice en-dessous de 3 ! Vous pouvez même opter pour un indice 4 pour une protection maximale, mais il vous sera alors interdit de conduire car les verres de vos lunettes vous empêcheront de voir correctement la route.

–> Si vous partez dans une destination où il fait chaud, vous pouvez aussi prendre des vêtements longs, amples et légers, de préférence en lin ou en coton. Cela vous permettra de couvrir vos jambes et vos bras, sans pour autant mourir de chaleur.

–> Enfin, priez pour ne pas avoir à vous en servir, mais prévoyez-bien de quoi soulager d’éventuels coups de soleil. L’aloe vera fonctionne très bien et en plus, c’est naturel. Sinon, vous avez toujours les gels ou crèmes en pharmacie : Biafine, Osmo Soft…

Tout cela vous paraît peut-être bateau, mais je vois encore trop souvent des gens sortir en plein cagnard sans ces protections basiques. Les jeunes, mais pas que !

Ma routine de voyage contre les UV

Chaque jour de notre road trip aux Etats-Unis, je devais penser à comment protéger ma peau. Pas toujours facile, surtout quand on décide d’aller dans l’un des endroits les plus chauds de la terre où l’ombre est traîtreusement inexistante (#lavalléedelamort).

Tous les matin, je regardais la météo qu’il allait faire pour la journée. Les jours où il faisait beau et chaud, et où je décidais de porter des tenues légères, j’enduisais généreusement de crème solaire la moindre parcelle de ma peau qui n’était pas recouverte de tissu. S’il faisait froid et gris, je prévoyais de mettre de la crème seulement sur mon visage (sauf à Los Angeles où j’ai visiblement raté cette étape).

Aussi, je n’en mettais pas que le matin en me levant. Toutes les quatre heures, je me refaisais une cession badigeonnage. Surtout les jours de grosse chaleur où le soleil rayonnait fort. Et oui, pas simple la vie de peau pâle !

Je ne vous cache pas que ce n’était pas une partie de plaisir, mais n’empêche que j’ai réussi à préserver ma peau un maximum en faisant ainsi.

De plus, je ne sortais JAMAIS sans mon chapeau par temps chaud. Et bien entendu, j’avais tout le temps mes lunettes de soleil avec moi, indispensables pour conduire, pour la randonnée, mais aussi pour éviter que mon corps m’auto-éblouisse (HA HA).

Mais alors, est-il vraiment impossible de bronzer en voyage quand on a la peau claire ?

Oui et non.

Je vais vous ôter immédiatement toute illusion de la tête : non, vous ne ressemblerez jamais à Beyoncé à votre retour de voyage.

Cependant, si vous partez suffisamment longtemps (pour moi, il a fallu trois mois) ou si vous vous rendez dans une destination où le soleil est omniprésent, vous pourrez rapporter un joli petit halage de vos vacances.

En fait, ce qu’il faut bien comprendre, c’est que quand on a la peau bien blanche, il nous faut littéralement le quadruple de temps pour bronzer. À la fin d’une journée complète au soleil, on revient généralement aussi blanc qu’on l’était le matin. Peut-être qu’on fait un peu moins mal aux yeux, mais globalement, c’est plus ou moins la même couleur.

Avec le temps cependant, la peau finit quand même par s’habituer et à produire un peu plus de mélanine. Ce qui donne, à la fin d’un voyage de trois mois, ce changement de couleur de peau (certes pas très fulgurant mais tout de même significatif non ?) :

Bref, quoi qu’il arrive, ne laissez pas tomber la crème solaire. Ce n’est pas elle qui vous empêche de bronzer, ce sont vos gênes, tout simplement. N’infligez pas à votre épiderme quelque chose qu’il n’est pas capable de supporter. Et puis, honnêtement, votre peau n’a vraiment pas besoin de soleil pour être belle 😉


Et vous quels sont vos meilleurs techniques pour vous protéger des UV ? Est-ce que cela vous empêche de profiter pleinement de votre destination au soleil ? Racontez-moi vos vies de peaux pâles en commentaire :p