… Ou comment traverser tout New York à bord d’un taxi dégueu sans voir un seul gratte-ciel.


Quand on a annoncé à la famille et aux amis qu’on partait trois mois aux Etats-Unis, on en a invité certains à venir nous rejoindre quelques jours pour venir partager un bout de road trip avec nous. Enthousiastes, ma belle-mère et ma belle-soeur ont tout de suite répondu à l’appel !

Il était donc prévu qu’elles passent 10 jours avec nous dans le Vieux Sud, entre Charleston en Caroline du Sud et Austin, au Texas.

La réservation des billets, en toute confiance

Très heureuse d’apprendre cette nouvelle, je me charge des préparatifs et de l’organisation de leur voyage, à commencer par la prospection de leurs billets d’avion. Je l’avais déjà fait pour nous, donc pas de problème. Je gère la situation.

La difficulté cependant, était de les faire venir jusqu’à nous. Car il n’existe pas de vol direct depuis la France pour rejoindre cette petite ville du sud-est qu’est Charleston. Il fallait donc les faire atterrir dans une métropole – en l’occurrence New York – afin qu’elle puisse attraper une correspondance et nous rejoindre dans le sud.

Je me mets donc à prospecter les prix pendant une ou deux semaines, jusqu’à ce que je repère une bonne occasion : un vol aller-retour Paris-New-York avec deux vols intérieurs pour Charleston à l’aller et depuis Austin au retour.

J’ai réservé les billets, en vérifiant bien les informations deux fois. J’étais un peu stressée car j’avais quand même une grosse responsabilité : si quelque chose se passait mal pour ma belle-mère et ma belle-sœur, ce serait entièrement de ma faute.

Mais tout semblait correct, ma belle-mère a bien reçu la confirmation de la réservation, a vérifié de son côté : tout était nickel.

Le jour du départ : aucune nouvelle de ma belle-famille

La veille de leur arrivée à Charleston, le 14 avril 2019, dans notre petite chambre de motel en Caroline du Sud, nous attendions, impatients, des nouvelles de ma belle-mère et de ma belle-sœur. Il était prévu qu’elles atterrissent à l’aéroport J.F. Kennedy le soir-même, où elles attendraient tranquillement leur correspondance qui devait partir le lendemain matin. Comme elles avaient une dizaine d’heures d’escale, elles voulaient en profiter pour faire une petite excursion ultra rapide dans New York, le temps d’apercevoir quelques gratte-ciel.

Mais 1h a passé après l’horaire de leur atterrissage et nous n’avions toujours aucune nouvelle de leur part. Certes, descendre de l’avion et passer des contrôles, ça prend du temps. Mais quand même, au bout d’1h, elles auraient dû nous faire un signe. Au moins un petit SMS ! On commence à s’inquiéter, on tourne en rond dans notre chambre, on essaie de les joindre à plusieurs reprises… Rien.

Au bout de 2h sans nouvelles, je me mets à imaginer les pires scénarios et regarde les infos pour m’assurer qu’aucun crash d’avion n’a eu lieu pendant la nuit.

Jusqu’à ce qu’enfin, on reçoive un appel de ma belle-soeur. Je pousse un soupir de soulagement. Un répit de très courte durée quand je vois l’expression d’Aurélien et entend ses exclamations : « Quoi ?? », « T’es sérieuse ?? », « Mais vous êtes où là ?!« 

À la recherche d’une correspondance imaginaire ?

Il se trouve que ma belle-mère et ma belle-sœur se trouvaient bel et bien à New York. Sauf qu’elles n’étaient pas du tout en pleine excursion pour voir les gratte-ciel, mais en pleine recherche active de leur correspondance.

En arrivant à l’aéroport J.F.K, elles ont tout de suite essayé de repérer l’accès pour leur prochain vol, afin de savoir où se diriger au moment du départ. Pas la moindre trace de Charleston sur les pancartes. Ni de leur compagnie aérienne.

Elles se sont donc renseignées auprès de plusieurs personnes, mais bien entendu, aucune ne parlait français. Elles ont donc fini par montrer leurs billets à un gars de l’accueil. Quand elles se sont rendues compte que même un membre du personnel de l’aéroport ne comprenait rien aux billets, elles ont commencé à paniquer.

Et leurs craintes se sont confirmées lorsqu’il a finit par leur annoncer : « Ce n’est pas ici que vous devez embarquer, mais dans le New Jersey ».

Perdues dans la jungle de New York

Taxis jaunes sur Times Square.

C’était vicieux. Juste un tout petit « J » à la place du « Y » derrière le « N ». « NJ », et non pas « NY ». Deux initiales qui ont transformé toute la nuit de ma belle-famille en un clin d’oeil.

Elles qui pensaient flâner tranquillement au milieu des buildings de Manhattan, se sont retrouvées à traverser tout New York à bord d’un taxi absolument pas recommandable, conduit par un mec visqueux au jogging dégueulasse et où traînaient gobelets et sacs poubelles un peu partout dans l’habitacle (« sans compter les 18 sapins désodorisants accrochés au rétroviseur », dixit ma belle-soeur).

Tout ça pour rejoindre l’aéroport de NEWARK (avouez que même à la prononciation, la confusion est possible) dans le New Jersey où les attendait, sans aucune certitude, leur correspondance pour Charleston.

L’aéroport de Newark, dans le New Jersey

Salle d'attente dans un aéroport.

Quand j’ai appris tout ça dans notre petite chambre de motel, mon sang qui ne faisait déjà qu’un tour, a cette fois complètement déserté mon corps. Je suis devenue encore plus pâle que d’habitude, et j’ai compris à cet instant que j’avais fait atterrir ma belle-mère et ma belle-soeur au mauvais aéroport. Ou du moins, que j’avais un peu foiré dans les correspondances quoi.

Sachez qu’à New York, il existe trois aéroports : le fameux JFK, celui de La Guardia ET… un autre situé dans le New Jersey, l’état voisin. Je n’étais pas du tout au courant de cela au moment de la réservation, et je n’ai donc pas pris la peine de vérifier le nom de l’aéroport sur les billets. Il était inscrit « New York à destination de Charleston »; tout semblait donc correct à mes yeux. J’étais loin de m’imaginer la situation que cette simple négligence de ma part allait engendrer !

New-York sous la brume dans un taxi-poubelle

Taxi jaune à une intersection, vu depuis notre voiture.

Ma belle-mère et ma belle-soeur sont passées au pieds des plus grandes tours, ont probablement longé Times Square et la 5ème avenue, et ont même traversé, comme nous deux semaines auparavant, le Williamsburg Bridge. Sauf que de leur côté, elles n’ont pas eu droit au magnifique coucher de soleil sur les tours mais à un brouillard épais qui ne leur a laissé le temps d’apercevoir que les pancartes qui indiquaient le nom des célèbres rues. Priant pour arriver en vie, elles n’ont absolument rien vu de New York. Elles se sont contentées de subir la situation, coincées à l’intérieur d’un taxi qui semblait tout droit sorti d’une déchetterie, et qui leur a coûté 165 dollars. Cher payé pour une visite de New York à l’aveugle…

Fort heureusement, elles ont fini par arriver sans encombre à l’aéroport de NEWARK, dans le New Jersey et ont enfin pu trouver leur correspondance. Nous les avons donc récupéré comme prévu, le matin du 15 avril, à Charleston.

Bon, moralité : à moins de vraiment vouloir vous challenger, ne confiez jamais l’organisation de votre voyage à une glandue. 

Et vous ? Quelle est votre pire expérience à l’aéroport ? 😨