En décembre 2017, j’ai pris l’avion pour la tout-toute première fois pour réaliser l’un de mes objectifs dans la vie : aller visiter les studios Harry Potter à Londres. Zéro sur l’échelle de la maturité mais un milliard sur l’échelle du bonheur. Nous nous sommes donc envolés pour trois ou quatre jours à Londres. Pourquoi trois ou quatre ? En voici le récit…
Lundi 11 décembre 2017 :
La déconfiture du matin…
…ou comment un SMS à 5h du mat’ peut vraiment mettre l’ambiance en toi.
4h30 : on se lève, Aurélien et moi, tout excités à l’idée d’être sur le départ pour notre tout premier voyage à l’étranger ensemble.
Vers 5h : je prends mon petit déjeuner devant les dessins animés (on n’est plus à ça près question maturité), les mains fébriles d’excitation en trempant ma tartine de confiture dans le café. Aurélien débarque alors dans le salon, la mine complètement défaite. Je mets ça sur le compte du stress jusqu’à ce qu’il me tende son téléphone. Je lis alors le SMS qui s’affiche : « Nous sommes navrés de vous informer que votre vol est annulé. Vous pouvez réserver une chambre d’hôtel, obtenir un transfert sur un nouveau vol ou obtenir un remboursement sur le lien suivant… » . Déconfiture.
Phase 1 : déni de la situation.
Sourire qui s’efface progressivement du visage, ponctué peu à peu de « Mais c’est pas possible… C’est pas possible… Non, c’est pas possible… ».
Phase 2 : panique et désespoir.
Première question : « Qu’est-ce qu’on va faire ? ». L’idée de ne plus partir à Londres commence à pointer dans mon esprit mais je rejette aussitôt cette possibilité.
Phase 3 : reprise du contrôle de soi.
Je me concentre pour ne pas paniquer. « Continue de te préparer », me dit Aurélien. Cela me rassure un peu.
Phase 4 : détermination.
Ok, maintenant quoi qu’il arrive je suis déterminée à tout faire pour partir, même s’il faut pour cela secouer la première nana d’easyJet (notre compagnie de vol) qui me tombera sous la main.
Phase 5 : réfléchir.
Je commence à réfléchir aux différentes solutions possibles. Il n’y en a pas 10 000 : 1) prendre l’Eurostar, 2) aller à l’aéroport voir ce qu’ils nous proposent comme alternative. Aurélien regarde les prix de l’Eurostar : c’est 400 euros l’aller. OK pour la deuxième solution.
Phase 6 : Agir
6h : parés comme pour aller prendre notre avion normalement, nous quittons l’appartement. La sombre pensée que nous allons peut-être le revoir dans quelques heures me traverse l’esprit. Je me concentre pour ne plus y penser. Une fois dehors, on comprend alors pourquoi notre avion ne décollera pas aujourd’hui : un vent effroyable, à faire s’envoler un frigo, est en train de souffler. On ne le saura que plus tard, mais nous venons de faire connaissance avec la tempête Ana.
Heure après heure…
…ou comment visiter l’aéroport de Lyon sans le vouloir.
Marche funèbre jusqu’à l’arrêt de bus. On ne parle pas, on se regarde silencieusement. Je commence à imaginer ce qui se passerait si réellement on ne partait pas : pas de première fois en avion, pas de Londres, pas de visite des studios Harry Potter, toutes nos réservations perdues… Non, c’est tout simplement impensable. J’angoisse. Des nausées me viennent pendant le trajet de bus, interminable.
7h : On débarque à la Cité internationale pour attraper notre covoiturage. Le vent continue de souffler violemment ; la Cité est déserte. Nous n’avons pour seule compagnie qu’un ours en résine gigantesque et sa silhouette littéralement flippante au-dessus de nous. On ne pouvait pas imaginer meilleur décor, ni meilleure ambiance pour coller à nos tronches.
7h15 : Notre charmante covoitureuse débarque. Elle est parfaitement à l’heure et elle est hyper sympa. Sa bonne humeur et ses discussions animées sur Noël nous égayent un peu et nous font presque oublier l’annulation de notre vol.
7h45 : nous débarquons à l’aéroport de Lyon Saint-Exupéry où nous n’embarquerons pas.
Tout d’abord, on se trompe d’endroit. J’ai une foi totale en Aurélien qui lui, a déjà pris l’avion une fois. Il avance d’un pas décidé et emprunte un escalator, sans hésiter. Il sait où il va, c’est sûr, c’est cool…
Et puis on arrive dans une salle où des agents nous font passer des contrôles de sécurité. Aurélien pense qu’il faut passer par là pour qu’on puisse avoir des infos de la part de notre compagnie. Je reste silencieuse mais commence à me demander si c’est normal. Après avoir été contrôlés de A à Z (vérification des papiers 2 fois, dépose des sacs avec liquides, appareils technologiques, manteaux et écharpes, ceintures et chaussures dans des bacs différents, passage du détecteur de métaux), un mec m’informe que les liquides ne sont pas conformes aux bagages en cabine. Je lui réponds qu’ils sont censés aller dans le bagage en soute. Il nous informe alors qu’on n’est pas au bon endroit et que les bagages en soute sont à déposer dans le hall, auprès de la compagnie qui prend en charge le vol.
OK, déjà, notre vol, il n’existe plus. On n’est clairement pas au bon endroit et naturellement, on passe bien pour des glandus de 1ère catégorie. Je vais vous dire (pour vous faire croire qu’on n’est pas complètement glandus) : je pense que nos deux cerveaux voulaient tellement le prendre cet avion qu’ils nous ont conduit à passer les contrôles de sécurité pour faire comme si on y allait.
Donc là, demi-tour, naturellement. Grand moment de solitude.
Heureusement les gens sont à peu près tous cools et patients. On refait tout le trajet à l’envers et on trouve la file de easyJet (en fait juste à droite de l’entrée et impossible à louper avec ses pancartes orange vif qui semblaient crier : “Vous voyez, NOUS SOMMES ICI”). A partir de là, on attend.
Vers 9h : Au bout d’une heure d’attente, un mec vient nous annoncer qu’il n’y a plus aucun vol pour Londres aujourd’hui.
On comprend qu’on vient de perdre une journée de voyage, mais on espère toujours pouvoir partir. Une quarantaine de personnes attendent, comme nous, une solution. Certains ont des rendez-vous professionnels importants, d’autres des urgences médicales… On relativise et on se dit que notre situation n’est pas si grave finalement. En arrivant enfin devant la nana d’easyJet (la fameuse que je voulais étriper quelques heures plus tôt sans encore savoir à quoi elle allait ressembler), on apprend qu’on a deux solutions : partir de Lyon le lendemain à 18h30 ou partir de l’aéroport de Genève le lendemain matin à 7h avec transport et hébergement sur place pris en charge par la compagnie aérienne. Ne souhaitant pas nécessairement perdre une seconde journée, on choisit Genève.
On s’assoit un peu plus loin, et on attend une autre heure durant, le temps que des infos nous parviennent sur le bus censé nous emmener en Suisse. Aurélien réserve un hôtel près de l’aéroport de Genève. On a alors la confirmation que c’est la tempête Ana qui nous empêche d’aller à Londres. J’insiste : c’était mon premier vol. Merci hein.
Vers 10h30 : on nous dit qu’un bus va partir pour Genève entre 12h et 12h30. On commence de chercher la gare, ce qui va nous prendre quasiment une autre heure. Personne ne nous renseigne correctement. On trouve la gare mais on ne voit pas de bus pour Genève. Je m’aventure sous la tempête, qui maintenant, en plus du vent, nous déverse des trombes d’eau sur le crâne. Je demande à l’un des chauffeurs actuellement en stationnement s’il n’a pas entendu parler d’un bus partant prochainement pour Genève. Il n’en a aucune idée et nous suggère d’aller voir à l’autre gare, à l’autre bout de l’aéroport.
On revient sur nos pas mais au lieu de retraverser tout le bâtiment, on redemande des infos. On veut être absolument certains de ne pas le louper ce bus. A ce moment-là, on doit paraître tellement désespérés que le mec de l’accueil appelle une personne d’easyJet. Un quart d’heure plus tard, un gars de la compagnie vient en personne nous confirmer que notre bus partira bel et bien de l’endroit où j’ai failli mourir noyée 20min plus tôt pour demander des infos au chauffeur de bus. Nous avons tellement paniqué qu’en fait nous étions juste arrivés bien trop en avance sur les lieux.
11h45 : on attend dans le hall de la gare et on s’aperçoit que d’autres personnes de notre vol annulé sont là. On rencontre des Suisses qui veulent partir en Islande et qui ont eux aussi perdu 1 jour de voyage. D’autres tentent d’atteindre Moscou.
12h45 : quelqu’un vient nous chercher. On grimpe dans le bus et on attend encore près d’1h. A chaque avancée, 1h d’attente : c’est la règle pour cette matinée interminable. On espère simplement qu’on partira le lendemain car la tempête Ana pourrait très bien se déplacer vers Genève, située seulement à 2h de Lyon…
Genève, la ville qui trompe les apparences…
…ou comment se retrouver dans un hôtel tout confort quand on avait prévu de dormir en auberge de jeunesse.
13h45 : on quitte enfin Lyon. Et aussitôt, on se met à pioncer. Et nous ne sommes pas les seuls : l’intégralité du bus semble tomber dans les bras de Morphée. Une demi-heure plus tard, on se réveille avec les montagnes.
Les Alpes procurent toujours cet effet saisissant et vertigineux quand on n’est pas habitué. Surtout quand tu passes du bitume de l’aéroport de Lyon à ça en un battement de paupière. On n’avait oublié à quel point c’était beau. L’émerveillement face à ces montagnes nous remonte instantanément le moral. C’est avec le cœur plus léger que l’on décide d’affronter la suite des événements.
Vers 16h : on arrive à l’aéroport de Genève, ville qui m’avait paru triste et grise la première fois que j’y avais mis les pieds et qui ne m’a pas fait meilleur impression cette fois-ci. L’effet produit par les Alpes se dissipe presque instantanément. Aéroport déprimant, bâtiments des années 80, marrons, moches. Ce n’est sans doute pas la meilleure chose à voir à Genève, on en convient. On entre dans l’aéroport pour essayer de repérer où prendre notre navette censée nous conduire à l’hôtel. Premier élément qui frappe : les pubs de montres partout (même les pendules accrochées au mur arborent la marque Rolex). Cliché suisse par excellence.
Genève peut paraître triste, mais les habitants n’en sont pas du tout le reflet. Tout au long de notre passage dans cette ville nous avons été ravis (et surpris) de la façon dont nous avons été accueillis par les Genevois. On demande à une personne de l’accueil où est-ce qu’on peut trouver une navette pour notre hôtel. Non seulement elle nous donne l’info d’un ton enjoué et souriant – chose qu’on ne sait pas vraiment faire en France (ou alors ça vient de moi ?) – mais en plus elle nous pose des questions sur notre voyage et nous renseigne spontanément sur deux ou trois trucs importants. Trouver des gens comme ça sur sa route, y a pas à développer : c’est hyper rassurant et ça donne la patate. La dame nous indique un supermarché pour qu’on puisse se ravitailler : le Migros. On y achète à manger avant de nous diriger vers les navettes.
Vers 17h : arrivée à l’hôtel. On passe par la réception (encore une nana super sympa), puis on découvre notre chambre, simple mais très confortable. Notre périple de la journée (12h au lieu de 4) prend fin, mais le voyage n’est pas encore terminé. On regarde la fin d’un film en anglais qui passe à la télé. On mange. On se douche. On se rend compte avec épuisement et dépit qu’on a oublié les chargeurs (on a juste l’adaptateur qui du coup ne sert strictement à rien). On en demande un à la réception ; ils nous sauvent la vie.
19h : on essaie de dormir car le réveil est prévu pour le milieu de la nuit. Je m’assoupis une petite heure mais je suis mal : il fait trop chaud et je suis trop angoissée que le vol du lendemain soit lui aussi annulé. Les prévisions météo ne sont pas très bonnes. Je m’endors vers 21h. Malgré tout, on n’est pas si mal : au lieu de se retrouver coincés au milieu de deux autres personnes dans notre auberge de jeunesse, on passe la nuit dans un hôtel tout confort. Et ça fait plus que du bien après la journée passée et le périple encore à venir…
Mardi 12 décembre 2017 :
L’ultime parcours…
…ou comment stresser en toute irrationalité.
3h30 : réveil. Stress intense de découvrir un nouvel SMS annonçant l’annulation de notre vol. Mais pour l’instant, rien.
4h15 : On part de l’hôtel et on se rend jusqu’à l’aéroport à pieds car à cette heure-ci, aucune navette ne circule, ni aucun autre moyen de transport. Heureusement, l’aéroport est à 10min. L’agent d’accueil, très sympathique (mais ici, il semble que ce soit la norme) nous indique le chemin à suivre. On sort : il fait froid, nuit, mais le vent est quasi inexistant.
Je reste malgré tout angoissée. La journée de la veille m’a ôté tout semblant de rationalité. Le fait qu’il n’y ait pas un chat dans les rues et que l’ambiance de ce quartier de Genève soit complètement glauque ne contribuent pas vraiment à me rassurer.
4h30 : on arrive à l’aéroport, sans s’être perdus. Chose rarissime pour nous et qui mérite donc d’être remarquée. Jusqu’au dernier moment je flippe : de loin, je vois des inscriptions rouges qui indiquent que des vols ont été annulés. Mon cœur se met à battre à 1000 à l’heure d’un coup pour redescendre la pente aussitôt en constatant qu’il s’agit seulement des vols pour Amsterdam et Bruxelles, où Ana a posé bagage.
On cherche où déposer le notre et cette fois, on ne se goure pas : on repère immédiatement la file orange d’easyJet pour le dépose-bagage (cette compagnie a au moins ce mérite : elle est identifiable à l’autre bout de l’aéroport ; seuls des glandus seraient en mesure de la louper). On laisse notre bagage en soute, libérés de toute angoisse et enfin capables, pour la première fois depuis le début de notre périple, d’apprécier pleinement un moment du voyage. Pour ne rien gâcher, le personnel est, encore une fois, hyper sympa. Le gars du dépose-bagage nous propose même de nous imprimer les vrais billets pour qu’on ait un souvenir, yeah man !
Ensuite, tout va très vite. On rejoue à nouveau le même scénario des contrôles de sécurité que la veille, mais cette fois pour de vrai. Tout se passe bien ; nouveau soulagement. On emprunte ensuite l’interminable parcours jusqu’aux portes d’embarquement. Je regarde à chaque panneau d’affichage des vols si le notre n’a pas été annulé entre temps (on ne sait jamais). On traverse un grand hall où l’on croise des urnes de la Croix-Rouge (l’association a été fondée à Genève), dans lesquelles se côtoient des billets venus des quatre coins de la Terre (francs suisses, euros, livres sterling, yens, dollars, des couronnes tchèques et d’autres inidentifiables…).
5h30, on est à la porte. Et on est les premiers. Nous avons maintenant une bonne heure d’attente mais on s’en fout. Après la journée de la veille, ce n’est pas une petite heure qui va nous traumatiser. Non, vraiment, on s’en fout : cette fois, on part. On s’assoit patiemment en attendant que les autres chaises se remplissent. Je lis, j’écoute de la musique, j’observe ce qu’il y a à observer : un mec qui boit son café, la femme de ménage, les gens qui déboulent un à un de l’escalator. On fait connaissance avec un mec qui était avec nous dans le bus pour Genève. Il réalise des publicités et habite à Londres. Il ne nous lâchera plus jusqu’à notre arrivée de l’autre côté de la Manche.
Enfin, le décollage…
…ou comment nous avons rencontré un sympathique pourrisseur de premier vol.
6h30 : embarquement. Je suis ultra excitée de prendre l’avion pour la première fois et n’arrive pas à croire que ça arrive vraiment. Mais je retiens mon excitation car le mec qui habite à Londres continue de nous parler tout au long du processus d’embarquement (j’avoue qu’il a un peu pourri mon groove).
Il nous raconte sa vie en Angleterre, son métier de réalisateur, et de plein d’autres choses dont je me fous complètement à ce moment précis et qui pourtant m’auraient particulièrement intéressée en temps normal.
Je fais mine d’être passionnée par sa discussion mais intérieurement, mon attention est focalisée sur les moindres détails de ce qui se passe autour de moi : le dernier contrôle des billets, le passage dans la passerelle reliée à l’avion, l’entrée dans l’avion et les premières hôtesses de l’air que je vois de ma vie et que j’ai envie de prendre dans mes bras…
On s’installe, Aurélien me laisse le hublot. Quand je nous pensais enfin tranquilles, le mec nous demande s’il peut s’assoir sur le troisième siège à côté de nous. Je réponds « Oui bien sûr ! » pour ne pas dire, « Non c’est bon maintenant tu nous fous la paix ». Son débit de parole est infini et je commence à me demander si je pourrai réellement assister à mon premier décollage. Au bout d’un moment il nous avoue être un peu… « quel est le mot pour dire qu’on est un peu trop agité ? », demande t-il. Je réponds aussitôt : « Hyperactif ? » « Oui c’est ça ! Hyperactif ! ».
7h : on décolle, et malgré la présence de notre hyperactif, le moment est magique pour moi. Prendre l’avion avait jusqu’à présent toujours représenté une sorte de fantasme ; une chose que tout le monde semblait avoir déjà fait sauf moi. Alors évidemment lorsque tous les autres passagers semblent se foutre complètement de ce qu’il se passe à l’extérieur, les yeux clos ou rivés sur leur bouquin, journal, smartphone ou ordi, moi, c’est comme si j’étais à Disneyland, la tête constamment collée aux hublots et les yeux plein d’étoiles.
Les premiers pas chez les Britanniques…
…ou comment balbutier des trucs en anglais et découvrir qu’on ne sait pas dire « chargeur ».
8h15 : Aéroport de Londres Gatwick. Premier pas en terre anglaise, à 7h15, heure locale. Notre compagnon nous annonce alors qu’il est pressé et qu’il doit s’en aller. Il nous a quand même filé son numéro, au cas où nous aimerions boire un café en passant du côté de Camden, le quartier où il habite (ah ben oui, on comprend mieux maintenant).
Maintenant livrés à nous-mêmes, on se concentre sur notre première tâche : récupérer notre bagage en soute. On se familiarise avec les panneaux, on essaie de se repérer. On s’aperçoit que la navette National Express est prévue pour faire des trajets jusqu’à Londres, et notamment jusqu’à la gare Victoria, là où nous sommes censés nous rendre. Terrifiée à l’idée de parler anglais, je prends sur moi et demande confirmation à la dame au comptoir. La femme s’approche de moi en tendant l’oreille et en fronçant les sourcils pour entendre ma toute petite voix mal assurée, mais me comprend (ouf).
Grâce aux indications de l’anglaise, on repère la file des navettes facilement. Et au bout de 20 minutes, on grimpe dans notre bus.
Et alors, un bus…
8 h, heure locale : …un bus, hy-per confort. Sièges moelleux à souhait, chaleur, chauffeur de bus très sympa. C’est donc tout naturellement que l’on s’endort 1 minute top chrono après le départ. Au bout d’1h de sommeil, on ouvre les yeux pour commencer à admirer les charmantes habitations anglaises avec leurs petites allées, leurs briques rouges, leur colombage pour certaines. A cause des bouchons, nous mettons 2h30 à atteindre Londres.
10h30 : nous arrivons à la gare Victoria. Nous regrettons presque de quitter le confort et la chaleur de nos sièges. Mais l’aventure nous attend. Ou plutôt, nous, on l’a assez attendue. Donc c’est parti. Un coup de Google Map pour commencer (parce que oui nous sommes des glands en orientation) et on part direction l’auberge de jeunesse pour faire le check-in.
On traverse une première rue anglaise et découvrons des bâtiments jumelés, cossus et fort élégants, avec chacun un porche, un perron, une porte vernie et des fenêtres en encorbellement. On passe devant les premières reliques du patrimoine anglais : les cabines téléphoniques rouges. Et on parvient enfin devant notre auberge, Astor Victoria. Je m’adresse au gars de l’accueil (dreadlocks et fort accent de je ne sais quoi). Il m’explique rapidement (trop rapidement) le fonctionnement de l’auberge à grand coups de « Ok Guys ? » mais je ne comprends que 70% de ce qu’il me dit. J’ai tout de même l’essentiel, si tout se passe bien. Après avoir payé, il nous remet un pass pour accéder à la chambre et à l’entrée, ainsi qu’un plan des transports de Londres.
On découvre ensuite notre chambre. Minuscule. On remarque que les deux autres lits sont déjà occupés ; des affaires sont éparpillées sur les lits et les couettes sont chamboulées. On se libère de nos bagages et on se jette direct sur le restant de cookies que j’avais fait l’avant-veille.
Cependant, on ne s’éternise pas plus : Londres nous attend.